lundi 12 mai 2014

Transvulcania 2014

Transvulcania 2014, Isla de la Palma.










C'est après un long voyage en avion que Cedric et moi arrivons sur l'île de la Palma aux Canaries le jeudi après midi. Il fait beau et plutôt chaud mais l'air de la mer et le vent présent rend le climat plutôt agréable.






Nous prenons rapidement possession de notre chambre d'hôtel à Los Cancajos à 300m à peine du village des coureurs et de la remise des dossards. 
Nous sommes bien situés et peu de monde encore, alors nous récupérons notre précieux dossard et notre t shirt de bienvenue rapidement. 

Les bénévoles présents sont très sympathiques et accueillant et prennent le temps de bien tout nous expliquer. Il faudra prendre la navette à 3h du matin le samedi pour être au départ à 6h à Fuencaliente pointe sud de l'île.  Rien que d'y penser ça pique déjà un peu. 
Comme pour me souhaiter la bienvenue une mini tempête se prépare... ce qui nous fera bien rire avec Cedric ! :-) Même là bas le temps pourri me poursuit.



Le vendredi Fredo nous rejoins à l'hôtel, Avec quelques heures de retard dues à un problème lors de l'enregistrement à l'aéroport, bref petite panique mais tout se finit bien.


A peine le temps de s'installer pour lui et direction la remise des dossards.
Il y a déjà beaucoup de monde, rien à voir avec la veille et il lui faudra plus d'une heure pour l'obtenir !
Nous irons ensuite suivre une table ronde avec les élites ou nous avons la possibilité de leur poser quelques questions et leur demander des conseils puis le briefing de course: Chaleur chaleur et chaleur au programme de samedi !

Mouillez vous, mangez et hydratez vous très régulièrement ! Voilà pour les conseils de la part de l'organisation ! :-)






Samedi matin: 3h
Départ en bus vers el Faro de Fuencaliente ! En arrivant la bas nous passons devant des maisons où des enfants sont déjà aux fenêtres à attendre de voir passer les bus des coureurs. Ça annonce la couleur ! L'ambiance va être chaude !!!!! ;-)
En descendant du bus l'ambiance est pourtant tout autre car un vent très fort est présent et soulève des nuages de  sable volcanique ! Ce n'est pas très agréable on a pas chaud et nous sommes obligés d'aller nous réfugier derrière un mur pour se mettre à l'abri en attendant le départ.  C'est vraiment un temps de fous !


6h du matin à Fuencaliente: 2300 coureurs prennent le départ sur la route des volcans. 





Le peloton part vite, emmené par l'allemand P.Reiter du team Salomon.  Nous sommes autour de la 1200 ème place et nous nous retrouvons rapidement dans les bouchons ! Moi qui ne voulais pas partir vite pour une fois j'ai bien réussi mon coup.  Nous avançons péniblement dans du sable volcanique. Autant dire que l'effet est le même que de courir dans la neige sauf qu'on a pas froid et que le sable rentre dans les chaussures ! :-(

Je décide de faire mon début de course avec Fredo afin de ne pas me griller et profiter des paysages magnifiques surtout au levé du soleil. Je suis vraiment en mode balade et je sais que je perds beaucoup de temps mais j'ai vraiment envie de profiter de la course, de l'ambiance etc... je me dis que si j'ai de bonnes sensations je pourrais toujours accélérer plus tard, la course est longue.
Nous arrivons au premier ravito au km 7 avec Fredo dans une ambiance digne du tour de France il est à peine 7 h du matin et tous les habitants nous font une haie d'honneur, les enfants nous tapent dans les mains, les bénévoles sont aux petits soins. C'est magique nous sommes les héros d'un jour.



Nous poursuivons notre chemin en direction du refugio del Pilar, le sable volcanique a laissé place à un chemin de terre ou il est, à présent, plus facile de courir mais nous continuons sur un rythme tranquille.
Le soleil se lève et nous découvrons des paysages magnifiques. Une splendide vue sur la mer, Tenerife avec le Teide qui sort des nuages et la Gomera. Nous sommes vraiment chanceux de pouvoir profiter de tels moments.

Nous arrivons tranquillement à El Pilar après avoir descendu un sympathique chemin en sous bois dans une belle forêt de pins.


C'est un véritable village qui a été créé pour l'occasion. Il y a là une foule énorme et nous profitons de tous ces encouragements, les bénévoles sont vraiment là pour nous aider et font tout pour que nous perdions le moins de temps possible.  Les tables de ravitaillement sont bien fournies, difficile de faire mieux !

Nous repartons ensemble Fredo et moi et la chaleur commence à faire son apparition. Nous arrivons environ au km 30 et je souhaite bonne chance pour la suite à Fredo, il est temps pour moi de mettre en route. Je prends rapidement de la distance sur cette route forestière en plein soleil mais un problème technique me demande un arrêt express derrière un buisson ! Fredo sera surpris plus tard de me voir le passer pour la seconde fois en moins de 5 minutes... ;-)

Cette fois la course est lancée pour moi et je commence ma partie de Pacman.
La chaleur se fait de plus en plus sentir et nous évoluons sur un chemin de terre sur l'arrête du volcan. Le paysage est lunaire et nous apercevons au loin El Roque de Los Muchachos point culminant de la course, 2350m d'altitude. Il n'y a plus un brin d'ombre et la pierre volcanique nous renvoie la chaleur, nous sommes dans un four ! J'ai de bonnes sensations et je double pas mal de monde. (350 coureurs doublés entre El Pilar et El Roque de los Muchachos).
Nous avons avalé 2000m de dénivelé quasiment d'un coup mais il en reste encore autant pour rejoindre El Roque !

Cette fois c'est une interminable succession de montées et descentes que le parcours nous propose, cela est plus à mon avantage et je déroule enfin en essayant de doubler sans prendre de risques. 
El Reventon, Pico de la Cruz, Pico de la Nieve, Pico de je ne sais plus trop quoi, bref les ascensions s'enchaînent et je double toujours du monde parfois déjà dans un sale état.
Des coureurs sont arrêtés sur le bord du chemin et vomissent, le soleil tape fort et les coup de chaleurs sont fréquents. Je prends le soin de bien boire et m'arroser à chaque ravitaillement. 
J'arrive enfin au sommet du volcan, 50 km de parcourus et 4000m de dénivelé en un peu plus de 9h de course.







Il me reste alors 20 km de descente jusqu'au port de Tazacorte et 4.8 km jusqu'à l'arrivée.
J'entame la descente sur un bon rythme et rejoins rapidement Cedric ! Il n'est pas super bien à ce moment et c'est tout naturellement que je lui propose de terminer ensemble.

Mais plus on va descendre et plus nous allons ressentir la chaleur. Le sentier se fait de plus en plus technique et nous devons passer de rocher en rocher. Il est quasi impossible de courir et je tape plusieurs fois dans les rochers en évitant la chute de justesse.

 La chaleur mélangée à la sueur me provoque des ampoules il est très difficile de courir et je perdrais même 2 ongles dans l'histoire ! Les jambes et les pieds sont vraiment mis à rude épreuve sur ce chemin, la vigilance est obligatoire car en cas de chute... la pierre volcanique est très abrasive et provoque de gros dégâts. 

Cette descente va devenir un vrai chemin de croix, obligés d'alterner marche et course à une vitesse ridicule ! Nous mettrons 3h pour descendre les 2 400m de dénivelé.  Heureusement que les bénévoles nous arrosent à chaque ravito, ils prennent soin de nous et les supporters postés au bord des chemins nous donnent encore la force d'avancer.  Je n'avais jamais vu telle chose auparavant, c'est magique ! :-)






La foule nous attends au port de Tazacorte pour le dernier ravitaillement et c'est quasi en héros que nous sommes accueillis ! Nous profitons avec Cedric de ce moment, prenons le temps de nous ravitailler et faire un dernier passage sous la douche avant d'affronter les 4,8 km et 300m de dénivelé pour rejoindre l'arrivée à Los llanos de Aridane.  

Nous partons sur un bon rythme et la encore les gens nous encouragent avec des petites tapes dans le dos, avec des mots gentils et les enfants nous tapent dans les mains, on sent que les supporters sont avec nous ! 

Nous passons dans un joli petit canyon dans le lit d'une rivière asséchée, c'est vraiment beau mais je n'ai pas vraiment la force d'en profiter pleinement, je n'ai plus qu'une idée en tête : aller chercher cette ligne d'arrivée. Je me cale sur le rythme de Cedric qui a été obligé de m'attendre dans la descente, la course devient difficile pour moi et j'ai des débuts de crampes aux adducteurs. 
Nous arrivons dans la dernière ascension qui emprunte un chemin en pierre volcanique (tiens c'est étonnant !) situé à l'abri du vent et en plein soleil ! ( ça aussi c'est étonnant...)  C'est difficile, il y fait très chaud et nous sommes obligés de nous arroser régulièrement. Malgré tout, nous montons à un bon rythme et nous continuons à doubler des coureurs. 

Cedric m'encourage régulièrement pour ne pas lâcher, ça me fait du bien, j'ai la tête dans le guidon mais je tiens le rythme.

En entrant dans los Llanos, des supporters nous attendent et nous arrosent avec des pichets d'eau froide : de quoi faire refroidir le moteur...
Nous sommes à présent au sommet de la dernière difficulté et on sait que c'est gagné ! On coure en profitant de ces derniers moments, sans doute les meilleurs, c'est vraiment la délivrance. Cedric s'amuse à arroser les enfants avec ce qui lui reste d'eau, les supporters nous arrosent à leur tour et nous encouragent comme jamais ! C'est de la folie !
Le dernier kilomètre est situé sur une longue avenue interminable en centre ville,  mais encore une fois on a l'impression que toute la ville est là pour nous. Chaque passage devant les terrasses de café est l'occasion de faire une Ola, c'est vraiment impressionnant cette ferveur du public espagnol.
Apres cette longue ligne droite c'est avec beaucoup d'émotions que nous terminons cette belle aventure main dans la main en 13h10 min. Fatigués mais heureux.





Après la course tout va très vite ! Remise de la médaille finisher. Remise du polo finisher.  Récupération du sac et douche.  Repas.
Podologue.
Organisation parfaite ! :-)

Reste à attendre notre Fredo, les minutes passent puis les heures... et nous sommes toujours sans nouvelles ! Jusqu'à l'arrivée de ce message :

 "J'arrive ne vous inquiétez pas... vers 22h30... impossible d'aller plus vite Je suis au fond du trou"


C'est avec beaucoup de courage qui terminera cette course en un peu plus de 16 heures. Une bonne préparation pour le Tor des Géants !

Cette Transvulcania est une épreuve vraiment difficile que j'avais sans doute sous estimé au départ.  Elle se mérite et il faut la respecter pour se donner une chance de la terminer. 73 km et 4400 M+ sur le papier cela n'a rien d'extraordinaire mais la chaleur et la technicité du terrain sont des paramètres à ne pas négliger. Une bonne leçon pour la suite de la saison !

Les bénévoles sont présents partout et sont vraiment à votre disposition, ils sont au top !
Que dire des supporters : incroyables sans eux je pense que beaucoup ne finiraient pas la course.

Merci à Fredo de m'avoir fait un plan d'entraînement sans lequel il est certain que je n'aurais pas fini... merci également de m'avoir accompagné sur le début de course. 
http://www.altitudetrailcoaching.fr/

Merci à Cedric de m'avoir encouragé et soutenu dans la dernière partie de course et d'avoir partagé cette superbe arrivée ! 

Merci à mon club TraiLéman pour le suivi en ligne, vos messages de soutien m'ont beaucoup touchés.
http://www.traileman.com/


Merci à Running Planet Genève pour l'équipement et leur soutien dans les bons comme dans les mauvais moments !
http://www.runningplanetgeneve.ch/









2 commentaires:

  1. Que dire de plus si ce n'est "RESPECT Xekebo", chapeau bas malgré la chaleur étouffante pour ton courage et ton abnégation tout au long de ce dur mais si beau périple ...
    Bonne récup. à toi ces prochains jours en attendant avec impatience tes prochains CRS.
    Amitiés.
    Papy

    RépondreSupprimer
  2. Bien joué, belle course, tu vas avoir une caisse de fou pour la suite de la saison ;-)

    RépondreSupprimer

le Bélier La Clusaz