mardi 3 juin 2014

Marathon Race Annecy

Marathon Race D’Annecy





Dimanche 1er Juin 2014 plage D’Albigny, le chronomètre m’indique 05h53min de course, juste le temps d’attraper une bouteille d’eau et je m’écroule vraiment épuisé. Je ne sais pas quelle est ma place au classement, je sais seulement que je suis en moins de 6h au lieu des 06h30 de course initialement prévues, fatigué mais satisfait du résultat, même si il y avait moyen de faire mieux… retour quelques heures plus tôt…

Il est 4h du matin lorsque le réveil sonne (Aïe Aïe Aïe  ca pique pour un dimanche ! grrrrrr) Le sommeil me fait déjà défaut,  mon fils a de la fièvre depuis 3 jours et les nuits sont courtes… C’est donc difficile en ce dimanche matin, j’ai la tête dans le sac comme on dit. L’envie n’est pas vraiment au rendez-vous, je suis très sensible aux pollens ces derniers temps, cela me fatigue et me provoque même des crises d’asthme ! Rien de bien réjouissant. Je me dis qu’une fois le départ donné tout ces petits tracas seront vite oubliés et que la course prendra le dessus en espérant avoir quand même récupéré un minimum de la Transvulcania !  

Gaëtan s’est gentiment proposé (merci Gaëtan) de nous déposer, Fredo et moi, au départ à Doussard. Nous avons donc rendez-vous à Annecy le Vieux à 6h pétante ! Ayant eu un peu de mal à décoller de la maison je suis limite à l’heure et c’est dans la précipitation que je récupère mes affaires dans le coffre de ma voiture… j’y retournerai 3 min plus tard juste à temps, après m’être rendu compte que j’y avais oublié mon dossard !!! Sauvé !

Nous arrivons donc vers 6h30 à Doussard où nous retrouvons David Mautone, qui comme Gaëtan, va prendre le départ de la seconde étape de la XL Race. Chapeau les gars ! Pas facile de prendre le départ d’une telle étape avec les courbatures de la veille ! Entre Gaëtan et David, le team Running Planet Genève est bien représenté !
Nous assistons donc Fredo et moi au départ des guerriers à 7h00 et retournons patienter au chaud, pour nous le départ c’est dans une heure environ, pas besoin de s’affoler !

On fait passer le temps comme on peut en discutant de tout et de rien, les minutes passent vite. Puis tout à coup, petite panique pour Fredo qui se met à chercher les barres énergétiques qu’il venait de soigneusement ranger dans une poche de son sac quelques secondes plus tôt ! Cela me fait rire sur le moment, car il pense que c’est moi qui lui fait une blague et qui ai caché les barres… mais pas du tout ! La suite va me faire moins rire car c’est à ce moment là que je m’aperçois que j’ai laissé mon ravito dans le coffre de ma voiture !!! Heureusement je laisse toujours quelques gels dans mon sac… Ca devrait faire l’affaire pour aujourd’hui ! Je ne suis vraiment pas dans la course, j’ai la tête ailleurs depuis quelques jours…

Lorsque nous sortons du gymnase de Doussard, tout le monde est déjà serré comme des sardines dans le sas de départ, il faudra que mon Bulldozer Fredo fasse le ménage pour me je puisse y accéder. Merci Fredo !


L’ambiance au départ est un peu morbide, pas de musique, on n’entend même pas les quelques mots du speaker, je plains vraiment ceux qui sont venus chercher leur première expérience en montagne et le côté émotion du départ d’une belle course : s’il fallait mettre une note à l’organisation ce serait facile ! Le format marathon n’est pas l’épreuve reine du week-end et on vous le fait savoir ! Dommage !



C’est donc dans cette ambiance « de folie » que nous parvenons à entendre une pauvre voix décompter : 5, 4, 3, 2, 1 partez !

3km de routes et chemins roulants pour essayer d’étirer le peloton de 1300 coureurs, et ca part vite comme d’habitude, nous n’étions pas très bien placés avec Fredo sur la ligne de départ du coup cela nous permet de gagner quelques places et de se replacer correctement avant le début de l’ascension vers le col de la Forclaz.

La stratégie était simple, pas question de faire du tourisme, mais pas question non plus d’exploser dans cette première ascension… Il va falloir apprendre à gérer l’effort tout simplement ! Je commence donc cette première montée sur un bon rythme et j’alterne course et marche rapide. Je trouve tout de suite mon rythme et je suis assez content car ca ne bouchonne pas, je parviens à doubler facilement lorsque c’est nécessaire tout va bien. Je veille à bien m’hydrater dès le début de course et la boisson Nutratlétic passe toujours aussi bien c’est parfait ! Je trouve que cette première partie d’ascension est monotone, le paysage n’est pas vraiment au rendez-vous, nous sommes dans un sous-bois bien chiant, pas vraiment pentu, pas de quoi affoler l’altimètre !

Nous ne tardons pas à arriver au col de la Forclaz où nous attendent quelques spectateurs et les photographes, petit sourire pour la photo et hop c’est parti pour une petite descente. Je relâche bien les jambes et me prépare à attaquer la longue ascension vers le Pas de L’Aulp.








 Le chemin se fait plus large et je décide d’accélérer un peu, les sensations sont bonnes et je double du monde, cette partie là est plus raide et je me fais plaisir. C’est un des jolis passages de la course alors il faut en profiter ! Je continue à monter sur un bon rythme et me permets même d’accélérer sur la partie finale, je pointe au Pas de l’Aulp en 2h08 tout va pour le mieux.








En basculant dans la descente, les sensations deviennent bizarres, Alerte rouge !!! Je suis déjà obligé de gérer des débuts de crampes aux mollets, après seulement une dizaine de kilomètre ! La poisse, dans quel état vais-je franchir la ligne d’arrivée ? J’ose à peine y penser ! Heureusement ce ne seront simplement que de petites contractions qui au final, se feront vite oubliées… Je me laisse donc descendre tranquillement dans cette fameuse descente de la mort qui tue ! (tout le monde disait avant la course : attention à la descente sur Menthon, elle est raide, elle est technique, elle est droit dans la pente, elle fait vraiment mal aux jambes et blablabla et blablabla).




Alors, pour info, on est bien dans une descente… sur une large piste (impossible de rater un virage…) il y a des pierres (on est sur un trail, pas sur une piste d’athlé !!) mais alors vraiment pas de quoi en faire tout un reblochon !
Je me laisse alors vite prendre au jeu et accélère… et miracle : Jojo l’escargot  double des coureurs en descente ! C’est bien la première fois que ça m’arrive… en même temps quand 3 semaines avant tu passes 3h dans des descentes comme celle de la Transvulcania, à comparer, celle-ci c’est une autoroute à 4 voies !

J’arrive donc rapidement au point d’eau de Villard où je ne sais pas pourquoi mais je décide de refaire le plein des 2 bidons… au lieu de prendre juste le nécessaire pour aller jusqu’à Menthon st Bernard et de refaire le plein pour la dernière partie de course… Pas très lucide sur le coup mais rien de bien méchant pour le moment !
J’appréhendais un peu cette partie car j’avais bien vu sur le profil que ce ne serait pas de tout repos pour rejoindre Menthon et j’avais raison… on enchaine une succession de montées et de descentes bien chiantes sur une piste forestière et les kilomètres ne défilent pas bien vite. Je sens que la fatigue se fait sentir autant dans les jambes que dans la tête et je ne suis pas super confiant pour la suite de l’aventure… Je n’ai mangé que des gels depuis le départ et je commence à avoir faim vivement le ravito.
Un spectateur nous informe que le ravito est à 5 kilomètres, petit coup d’œil rapide à ma montre ça semble correspondre, je parviens à relancer dans les petites bosses, je sais qu’il ne faut pas s’endormir dans ce genre de portions « roulantes » car on peut y gagner beaucoup de temps alors je me force à courir dès que je le peux encore. Même si les cuisses commencent à durcir dangereusement !

Après 3h de course nous entrons enfin dans Menthon St Bernard,  l’organisation a eu la bonne idée de nous faire faire tout le tour du village avant d’atteindre le ravito… Chouette une visite guidée ! Je m’en serais bien passé croyez moi !

En entrant dans le ravito je prends le soin de remplir une flasque avec du Nutrarécup mais je ne remplis pas mes bidons pensant qu’ils sont pleins !  (et bien sûr je ne prends pas le temps de vérifier ce qu’il reste en eau…)
Je fais un passage express à la table en attrapant 2 morceaux de pain, du jambon et du fromage et ressorts aussitôt. Rien ne sert de perdre du temps dans le gymnase, je prendrai le temps de manger tranquillement en marchant.

Mais à la sortie du village, les jambes sont bien lourdes, il fait chaud et le sandwich à du mal à passer ! Je me rends compte que mes bidons sont simplement remplis à moitié et qu’il va falloir gérer au mieux ces 15 derniers km… J’ai horreur de ne pas pouvoir boire à ma soif ! Dans quelle galère me suis-je embarqué ?! Voilà comment se mettre tout seul dans la merde en moins de 5 minutes.
Dès le début de l’ascension du col des contrebandiers les jambes sont raides et des coureurs me doublent, pour le moral il y a mieux ! J’essaie de m’accrocher tant bien que mal avec le peu de force qui me reste, en me disant que les sensations vont revenir.

Rien y fait et les douleurs aux jambes vont même se transformer en crampes ! Là c’est le POMPOM ! Chaque pas devient une souffrance et les crampes me déchirent les cuisses ! C’est horrible je vie un vrai calvaire ! Un coup d’œil à la montre il reste 12 km pour rejoindre Annecy le Vieux, le final va être beau mais long !


Je me souviens en 2012 j’avais réalisé le parcours Menthon-Annecy en 2h alors je me dis que même avec la fatigue je devrais pouvoir faire ça en environ 2h30… rien de vraiment réjouissant lorsque les crampes se déclenchent à chacun de mes pas mais j’ai encore espoir d’avoir un rythme correct en descente et je m’accroche à cette idée.

Les coureurs me rattrapent un à un et je commence à regretter mon accélération si tôt dans la course, mais en même temps je dois apprendre à me faire un peu violence et à serrer les dents… je n’ai pas de blessures alors aucune excuse !! Ce qui est fait, est fait ! Maintenant il faut passer la ligne, le plus rapidement possible et ne pas avoir de regrets ! La douleur musculaire est une chose que le traileur doit apprendre à apprivoiser, et même si j’ai mal, les gars devant moi doivent avoir au moins aussi mal !  (Dans ces moments on essaie de se rassurer comme on peut)





Je parviens à me trainer dans la douleur jusqu’au sommet du Mont Veyrier, le paysage est sublime mais je n’ai pas vraiment la force d’en profiter, il me tarde de redescendre.  J’en profite pour boire la dernière gorgée disponible dans mon bidon ! La LOOSEEE ! Encore 40 minutes environs avant de franchir la ligne, pas de temps à perdre !

Le final va être long mais comme prévu les douleurs musculaires ont disparu dès le début de la descente et l’heure de la révolte a sonné, je compte bien reprendre les coureurs qui m’ont doublé dans la montée !

J’entame quand même prudemment la descente car je la sais technique sur la première partie et je dois quand même laisser un peu les jambes se refaire une santé…
Ce qui me rassure c’est que les premiers « pac-manisés » ne se font pas attendre et s’écartent gentiment pour me laisser passer (ça me rassure car s’ils me laissent passer de cette manière c’est qu’ils ne comptent  même pas s’accrocher, c’est une bonne nouvelle !)

La descente technique laisse place à une descente rapide et très ludique dans laquelle je me lâche complètement, je redouble comme prévu les coureurs qui m’avaient lâchement abandonnés dans la montée au Mont Veyrier, chouette j’ai réussi mon coup… on entend bientôt, au loin, le speaker présent sur l’aire d’arrivée, ca sent bon l’écurie ! Plus que de passer la ligne d’arrivée, je rêve surtout d’une bonne bouteille d’eau fraiche, je suis vraiment sec de chez sec !

Le lac d’Annecy se rapproche de plus en plus, c’est bon signe, et je prends vraiment du plaisir dans cette descente, celle-là même où il y a 2 ans je suis tombé 2 fois et me suis détruit les 2 chevilles ! Cette année je ne la subis pas je la savoure !
On tourne à droite, on retourne à gauche, dernière ligne droite et on aperçoit la route.

Voilà le lac ! Ses bateaux, ses canards, ses touristes et son dernier Kilomètre !
Je connais très bien ce dernier kilomètre, il doit faire au moins 10 kilomètres !

Je n’avance plus et je sens que je vais passer un des moments les plus longs de ma vie, les crampes reviennent dès que je tente de relancer un peu l’allure…


Je ne cesse de me retourner, personne ne revient… pas question de me faire griller sur la ligne ! Je tape dans la main de David Mautone tranquillement installé au bord de l’eau, en mode récup, et je me dirige vers l’aire d’arrivée, quelle est longue cette ligne droite ! Je ne lâche rien mais je suis vraiment à fond  (10km/h sur ma montre, ce qui me fait rire sur le coup…) je viens d’engager un combat entre ma tête qui voudrait avancer et mes jambes qui s’y refusent ! Je parviens à franchir la ligne d’arrivée en 5h53min, vidé…




 Le speaker est content d’annoncer l’arrivée de Laurent !! Super le gars, il était déjà nul sur l’aire de départ et il ne s’est pas arrangé sur la ligne d’arrivée… Une note ? ZERRRRROOOOOOO J

Bref passons… je me traine vers le ravitaillement, je parviens à attraper une bouteille de Gatorade que je m’empresse de descendre quasi d’une seule traite et j’en prends une seconde que je vais pouvoir descendre tranquillement en attendant l’arrivée de Fredo. Je suis épuisé, je m’allonge dans un coin d’herbe à l’ombre… Epuisé mais satisfait de ma course, 149ème sur 1300 coureurs je n’ai rien à me reprocher ! Je pouvais peut être faire mieux en soignant mes ravitaillements mais ca c’est bien fait pour moi !

L’arrivée de Fredo ne se fait pas trop attendre, il réalise une belle performance, Bravo ! Une belle revanche sur sa Transvulcania !


Un petit mot concernant cette course : La Maxi Race.
Un prix d’inscription à 38 euros + navette 8 euros + repas dégueulasse à 9euros + cadeau finisher à 20 euros = 75 euros !!!!
SVP cessez de prendre les coureurs pour des jambons !!!!

J’étais au départ de cette course, simplement parce que j’ai gagné le dossard lors d’un tirage au sort… mais même si le cadre est exceptionnel il manque quelque chose à cette course… les points de vue sur le lac sont trop rares à mon goût. Peut-être que le parisien de base en mal de montagne s’extasie devant de tels paysages… mais pas moi… Aucune émotion ni au départ ni à l’arrivée ! Sans parler du t-shirt souvenir offert à la remise des dossards… on frise le ridicule. Même si soyons honnête la Maxi race est une belle course, elle ne mérite pas forcement de la mettre à son calendrier tous les ans…

Merci la Maxi race…  je suis venu, j’ai vu et je ne reviendrai plus !

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le Bélier La Clusaz